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“Au sein des armées, jamais rien ne rompra la chaîne qui unit les fils qu’à Saint Eloi Sainte Barbe confia”

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L’historique du Dépôt munitions
d’AUBIGNE-RACAN
ou un siècle d’histoire en Sarthe-Sud

par Régis Hoyet, d’après un texte original de Eric Blanchet(*)

(*)Eric Blanchet a servi à l’ERGMu d’Aubigné de 1993 à 2002. En 1999, à la demande du dernier directeur, le LCL PLEYNET, il a réalisé un mémoire sur l’histoire du site. Après avoir “posé le képi”, il a été nommé en 2004 adjoint du patrimoine à la médiathèque Louis Aragon, au Mans, tout en servant encore au sein du Matériel comme sous-officier de réserve…

 

Création de l’établissement

A quelques exceptions près, les établissements de réserve générale de munitions (ERGMu) ont été créés en 1917 dans l’expectative d’un stockage de munitions et de la constitution de stocks de réserve générale. Cela en raison d’un accroissement des productions d’armement, mais aussi de l’entrée en guerre des USA au coté des alliés, et de la nécessité de pouvoir donner aux ravitaillements de ce nouvel allié les points de première destination aux munitions débarquées dans les ports français. Une étude du fonctionnement des chemins de fer pendant la guerre de 1914-1918 montre en particulier que l’ERGMu d’Aubigné se trouvait à cette époque être le point de première destination des munitions débarquées à Brest. Ce dépôt constituait donc une halte entre les différents ports de l’Atlantique et le front.

C’est en 1917 que fut décidée la création à Aubigné d’un entrepôt de réserve générale de munitions pour assurer un important stockage de munitions d’artillerie de tous calibres. Cette installation prend forme par la cession du 9 février 1919 concernant 70 hectares de terrain qui ont été vendus pour y établir un dépôt de réserve de munitions. D’ailleurs, le maire de l’époque adresse une demande au préfet de la Sarthe pour qu’il intervienne auprès des autorités compétentes, les propriétaires des parcelles de terrains cédées, peu fortunés, n’ont toujours pas été payés mais continuent d’acquitter des impôts fonciers au titre des parcelles et de ce fait sont fort embarrassés par cette situation. Officiellement, c’est donc par le décret du 14 octobre 1919 qui déclare d’utilité publique et d’urgence l’acquisition des terrains nécessaires au maintien de l’entrepôt de réserve générale d’Aubigné, que le président de la république Raymond POINCARÉ officialise la naissance du dépôt. Il y aura parution de ce décret dans les mairies de VAAS et AUBIGNE.

Il s’est donc passé deux ans entre l’idée de créer un dépôt et celle de son installation définitive, ce qui est extrêmement court pour un tel projet. Les terrains feront l’objet de cessions onéreuses ou d’expropriations en se référant à la loi du 3 mai 1841. A Paris, le 25 octobre 1919, le sous-secrétaire d’état de l’administration générale écrit au préfet de la Sarthe. Il joint à ce courrier une ampliation du décret du 14 octobre 1919. Ce courrier demande au préfet de joindre le directeur de l’entrepôt de réserve générale d’Aubigné pour faire procéder à l’acquisition des parcelles nécessaires à l’établissement de l’ERGMu. Le 15 octobre 1919, le capitaine IDOUX, premier directeur, mentionne que 70 propriétaires sur 160, soit un peu plus de 40% des propriétaires ont consenti, dès le lendemain de l’affichage du décret d’installation, à effectuer une cession amiable avec l’État. Les autres propriétaires ont jusqu’au 31 décembre 1919 pour effectuer une cession amiable sinon ils encourent l’expropriation. Par courrier du 13 août 1920, le lieutenant-colonel ROYER directeur de l’entrepôt, fait connaître au préfet du département que 41 propriétaires n’ont pas encore accepté les offres de l’administration et lui fait part que ces cas sans importance devraient se régler sous 3 à 4 jours. A la suite de ce document, le directeur de l’ERGMu envoie le 6 novembre 1920 une missive au préfet en lui rappelant que, par mesure d’économie et surtout en conformité des prescriptions récentes du Ministre de la Guerre, que les convocations des jurés seront faites administrativement par ses propres soins par l’intermédiaire de la gendarmerie au lieu « de charger les officiers ministériels de ces formalités ». Le 22 novembre 1926, toutes les acquisitions des terrains requis pour la création de l’entrepôt sont entièrement liquidées. Six années auront été nécessaires pour statuer définitivement sur les litiges entre les propriétaires et le Ministère de la Guerre.

En fait, la prise de possession des terrains de l’entrepôt a été effective depuis le 13 juin 1918. L’infrastructure comportait 12 logements pour les cadres militaires, 462 magasins à munitions, 52 magasins à poudres, garages et ateliers, et un réseau de voie ferrée raccordé à la ligne Tours-Le Mans.

Les premières activités du dépôt :

Les travaux commencés fin 1917 (déboisement, terrassement, construction de bâtiments et de magasins) se terminèrent en 1931. Ils débutèrent par un aménagement sommaire du cantonnement et les bâtiments furent d’abord de modestes baraque ADRIAN. Le réseau voie ferrée, assez important était de 51 km.
Les effectifs de la garnison furent particulièrement importants en 1919 (12 compagnies d’infanteries en instance de démobilisation). Il y avait sur le camp des chinois et ce bien avant les indochinois. Ces chinois demeuraient entre VAAS et le camp d’AUBIGNE, il vendaient des oiseaux et vivaient de ce commerce. Des travailleurs indochinois vinrent ensuite et furent affectés aux travaux de terrassement et principalement à l’édification des merlons dans les secteurs de VAAS et d’AUBIGNE. Ces travailleurs venaient d’unités dissoutes et attendaient d’être rapatriés chez eux. En attendant, cette main d’œuvre était fort utile au bon fonctionnement de l’établissement, surtout pour les travaux de terrassement.
Les constructions de hangars et de bâtiments en dur, confiées à des entreprises civiles, commencèrent en 1920- 1921, pour être achevées en 1931.
Les deux parcs principaux de stockage (VAAS et AUBIGNE) sont organisés de façon presque identique (13 rangées à Aubigné et 14 à Vaas).

Les premiers ouvriers civils ne furent embauchés qu’à partir de 1919. Le camp ne commence à travailler qu’à partir de 1921, année où il y avait 13 ouvriers puis 40 en 1924. La plupart de ces ouvriers est employée dans des travaux d’atelier.

En 1920, la 2ème compagnie du 4ème bataillon d’ouvriers de l’artillerie (4ème BOA) vient tenir garnison à Aubigné et assure jusqu’en 1940 tous les travaux de manutention et d’entretien des munitions dans les secteurs. Les premiers convois de munitions provenant des dépôts des armées arrivèrent à partir de 1920. L’ERGMu ne disposant alors d’aucun moyen de traction, une locomotive poussait les rames de wagons jusqu’à l’entrée des secteurs, et de là des chevaux tiraient les wagons jusqu’aux aires de stockages. Ce n’est que vers 1926 que l’établissement a perçu ses premiers locotracteurs au dépôt de St Eulien (Marne) où furent envoyés en stage les futurs conducteurs (en 1933 il y avait encore des chevaux).

Les premiers stockages sont organisés en plein air, sur des emplacements déjà préparés, des tôles assurant la protection contre les intempéries. En 1932 le programme général de construction est achevé :
– 435 hangars légers à munitions moyennes, de 42 tonnes d’explosif net ;
– 28 magasins étanches à munitions, pour fusées et artifices divers ;
– 52 magasins à poudre (construits de 1924 à 1929).
Le camp d’Aubigné est prêt à remplir sa mission.
La capacité de l’ERGMu de 1917 à 1944 est de 90 000 tonnes.
Les bureaux sont construits dès 1924 et le château d’eau en 1929-1930.
L’hébergement des troupes est constitué de 24 bâtiments dont 16 de 240 m2 .
Le réseau ferroviaire comprend 2 embranchements particuliers raccordés à la ligne Le-Mans – Tours, 35 km de voies normales et 16 km de voies de 60.

Le 6 mai 1933 est signé le décret de classement de l’ERGMu, décret qui paraîtra au journal officiel du 20 décembre 1936. C’est en 1934 que Racan est ajouté à Aubigné, en mémoire d’Honnorat de BUEIL (1585 – 1670), marquis de Racan, né au manoir de Champmarin, situé au nord-est d’Aubigné.
Les repères topographiques sont pris en 1934, ce qui permet aux services géographiques des armées de relever des points trigonométriques sur les deux communes.
En 1936, le dépôt de VAAS dispose de 225 hangars légers et de 2 magasins à munitions de la 10ème classe, alors que celui d’AUBIGNE dispose de 210 hangars légers à munitions de 1ère classe, 1 magasin à munitions de 6ème classe et 2 magasins à munitions de 10ème classe.
En 1937, il est procédé à l’acquisition d’urgence de parcelles de terrains nécessaires à la construction de 2 magasins étanches avec une zone de sécurité à l’ERGMu.
A partir de 1939, l’effectif du personnel civil subit des fluctuations importantes jusqu’en 1940 (85 en 1938, 66 en 1939 suite à la mobilisation, 70 en 1940).

Les rapports de l’ERGMu d’Aubigné avec la commune de Vaas.

Dès l’édification de l’ERGMu d’Aubigné et son extension sur la commune de Vaas, les rapports entre Aubigné via l’Etat et Vaas ne sont pas au beau fixe. En effet, il suffit pour s’en rendre compte, de lire cet extrait du registre des délibérations du conseil de Vaas en date du 22 août 1933 :
<< Camp d’Aubigné, redevance pour frais de casernement. Monsieur le Maire donne lecture au conseil d’une lettre de Monsieur l’Intendant militaire du Mans, l’informant qu’aux termes de la loi du 18 mai 1918 une redevance pour frais de casernement est imposée au profit de l’Etat à toutes les communes où se trouvent stationnées des troupes. Que par la dépêche n° 1114/2 Monsieur le Ministre de la Guerre prescrit que la taxe exigible au titre des frais de casernement devait être appliquée à la commune de Vaas sur laquelle sont situés les casernements de la troupe et la plupart des logements du personnel militaire de l’Entrepôt d’Aubigné, et ce à compter du 1er janvier 1933, au taux actuel de 30 francs par homme et de 8 francs par cheval, ce qui ferait d’après l’effectif approximatif 100 hommes à 30 francs = 3000 francs et 10 chevaux à 8 francs = 80 francs, soit au total une somme annuelle d’environ 3080 francs. Le conseil municipal après avoir délibéré ; Considérant que le personnel militaire de l’Entrepôt n’est pas recensé dans la commune de Vaas et que cette dernière ne retire aucun profit du fait du stationnement sur son territoire du détachement du 4ème B.O.A. ; Considérant d’autre part que la commune ne possède même pas les ressources suffisantes pour envisager les dépenses qui lui seraient nécessaires ; Proteste énergiquement contre l’application à Vaas de la taxe de casernement dont il s’agit. >>
En fait, depuis l’installation définitive de l’ERGMu d’Aubigné, le 14 octobre 1919, l’on s’aperçoit que le dépôt siège au ¾ sur la commune de Vaas. Cette dernière peut donc s’insurger légitimement du fait que le dépôt porte le nom de la commune voisine et que la municipalité ne profite en rien de l’installation du dépôt.

Ce « duel » administratif ne cessera pendant 3 ans.
Un second document confirme ce « duel » entre la commune de Vaas et l’Etat, il est daté du 29 décembre 1933 ;
<< Monsieur le Maire soumet au conseil municipal la lettre de Monsieur le Sous-Préfet de La Flèche concernant les frais de casernement qui sont réclamés à la commune par l’autorité militaire pour les troupes cantonnées au camp d’Aubigné sur le territoire de la commune de Vaas. Le conseil après avoir délibéré ; Considérant que la présence d’un entrepôt dans la commune de Vaas, sans développer en quoi que ce soit sa prospérité, a apporté dans la vie normale de ces milieux agricoles une gêne réelle en provoquant d’abord un certain renchérissement des denrées sans aucune compensation appréciable pour l’ensemble des habitants, et surtout en rendant plus difficile et plus onéreux le recrutement d’ouvriers qualifiés pour les artisans ruraux et même celui des ouvriers agricoles pour les fermiers ; Que le commerce dans une petite agglomération de 673 habitants comme Vaas étant pratiquement inexistant, on peut parler sérieusement des avantages qu’il aurait pu retirer de la présence de l’Entrepôt dans lequel il existe au surplus des coopératives qui lui enlèvent le seul bénéfice appréciable pouvant lui revenir ; d’autre part la viande est acheté au Mans et l’épicerie à Château du Loir ; la présence de l’Entrepôt telle qu’elle résulte s’est traduite par un accroissement de charges des services d’assistance scolaire et de voierie dans le budget communal sans que la valeur des centimes servant de base aux impositions locales ait sensiblement augmenté depuis l’installation du camp et sans que les ressources de la commune se soient trouvées accrues. A l’unanimité il demande à Monsieur le Ministre de l’Intérieur le dégrèvement des sommes réclamées par l’autorité militaire >>
L’année 1933 est une mauvaise année pour le budget militaire, en effet celui-ci est amputé de 2 milliards, alors que l’année précédente il avait été augmenté par un effort sans précédent, avec 14 milliards consacrés à la défense nationale.

Dans une dernière supplique adressée au préfet en date du 23 février 1936, la commune de Vaas soulève une grave question :

CAMP DIT D’AUBIGNE ;

Monsieur le Maire avise le conseil que lors du dernier recensement de la population soit en 1931, les militaires (Officiers, Sous-officiers et leurs familles, ainsi que les soldats) du camp d’Aubigné ont été recensés comme faisant partie de la commune d’Aubigné-Racan alors que la majeure partie du camp et notamment la partie habitée se trouve sur Vaas à l’exception d’une ou deux maisons. Il fait ressortir que c’est la commune de Vaas qui reçoit les enfants dans ses écoles ce qui occasionne à la commune de Vaas des dépenses (construction de classes). Le conseil après examen approuve Monsieur le Maire et demande à Monsieur le Préfet de vouloir bien trancher cette grave question. Le dit camp d’Aubigné ne s’appelant camp d’Aubigné que parce qu’il est desservis par la gare d’Aubigné alors qu’il se trouve pour la plus grande partie sur Vaas. Fait et délibéré les jours et mois et an ci-dessus et ont signés au registre les membres présents. >>
Les rapports n’ont donc pas été sans heurts, cependant, au fil des années ils se sont adoucis et le bon voisinage a prédominé.

L’ERGMu DANS LA DEBACLE

La drôle de guerre et l’ERGMu

A la mobilisation de 1939, la garnison accroît considérablement ses effectifs militaires qui atteignent 1800 hommes. Le tonnage stocké s’élève alors à 62 000 tonnes de munitions, principalement de l’artillerie, et 2500 tonnes de gargousses.
Un desserrement de stockage est effectué dans la forêt de Bercé (18 km de l’ERGMu) où est créé un dépôt de campagne. Dans le même temps, le ravitaillement des armées s’effectue à cadence accélérée à raison de 3 à 4 trains par jour. En 1940, année de la déroute, malgré le courage et l’abnégation dont font preuve les combattants, le camp d’Aubigné doit plier bagages. La drôle de guerre, au camp, voit donc partir sur les routes les Indochinois, le personnel civil, des maîtres de chiens qui doivent, la rage au ventre, abattre leur compagnon qui termine leur route les pattes en sang. Un convoi s’est constitué sur la route où se mêlent des voitures avec des matelas sur le toit et des charrettes. Ce cortège amorce un même mouvement, celui de l’exode. Mais tout le monde ne prit pas la même direction. En effet des volontaires emprunts de courage n’hésiteront pas à œuvrer jusqu’à l’extrême limite pour équiper et charger un dernier train de munitions. Le reste du personnel est parti jusque dans la Creuse et le Lot et Garonne, à Loubes Benac.
Pendant ce temps, des personnels civils et deux sous-officiers artificiers ont piégé les embranchements de la voie ferrée. Cet acte montre à lui seul une ferme résolution de ne pas laisser l’occupant utiliser les moyens de communications pour y véhiculer les nombreux trains de munitions présents dans le dépôt.
Des marteaux sont fabriqués en grande quantité afin de couper sur les obus les frets afin d’empêcher les occupants d’utiliser les munitions. Le 15 juin 1940, à l’approche des troupes allemandes, la compagnie du 4ème B.O.A, met hors d’usage les moteurs des locotracteurs et vide la citerne à essence, distribuée gratuitement à la population des environs, puis reflue vers le sud. La proximité des communes de Vaas et Aubigné ne permet pas de faire de destructions dans les parcs de stockage, juste les embranchements des voies. Un coffre-fort est enterré au pied des couleurs afin qu’il ne tombe pas aux mains des allemands. Ce coffre sera déterré par un des directeurs après la libération.

Le 18 juin 1940, Le Mans est occupé, le lendemain c’est le tour de La Flèche. En fait, la Wehrmacht traverse le département sans avoir à livrer de véritables combats. Quelques jours après le 18 juin 1940, Vaas et Aubigné sont occupés mais les Allemands, craignant que les parcs n’aient été minés et piégés, attendent plusieurs jours avant de pénétrer dans l’E.R.G.

L’occupation Allemande

Les baraquements sont debout, il n’y a plus qu’à les occuper. L’infrastructure est disponible afin de recevoir les munitions et les troupes allemandes. Ce dépôt offre donc à l’occupant toutes les garanties d’un site qui pourra être utilisé en tant que tel.
L’armée allemande (le 155ème régiment d’infanterie) pénètre dans le dépôt d’Aubigné-Racan. A sa tête, un officier d’origine autrichienne qui, le temps de son commandement ne témoignera qu’un excès de zèle ou d’actions coercitives envers la population. Cet officier préviendra ou fera prévenir les communes alentours lorsqu’il sera décidé de faire sauter le dépôt.
De 1940 à 1944 les troupes d’occupations utilisent l’établissement dans lequel ils y entreposent des munitions de toutes origines. Ces munitions sont françaises, allemandes, russes, tchèques ou encore italiennes. En outre, le dépôt sert à la fabrication de l’explosif pour les V1 et les V2.
L’E.R.G.Mu est exploité normalement par l’occupant, avec la participation forcée d’environ 40 personnels civils, réquisitionnés pour effectuer des travaux de manutention et de servitudes diverses. Aucun de ces employés n’est resté à l’E.R.G.Mu à la libération. Le tonnage des munitions des troupes d’occupations est de 15 000 tonnes. Le dépôt de Luché-Pingré devait être utilisé comme atelier de montage pour les V1 et les V2, mais ce projet ne verra pas le jour.

LA DELIVRANCE VIENT DU CIEL

Bombardement et destruction du camp en 1944

Le 6 et 7 mai 1944, dans la journée, un premier bombardement a lieu sur la poudrière de Malpaire, commune de Précigné. Ce bombardement a duré environ 30 minutes et a détruit à plus de 70% cette poudrière, site de l’actuelle usine ALSETEX.
Sur Aubigné – Racan, ce sont plusieurs vagues de Lancaster du Bomber Command, volant entre 500 et 1000 mètres qui ont pour objectifs la voie ferrée Tours-Le Mans, tronçonnant cette dernière aux points kilométriques 397.7 – 294 – 294.2 – 294.8, ainsi que la route départementale 76. Les maisons de Vaas et d’Aubigné – Racan souffrent du bombardement suite aux effets de souffle des explosions, brisant toitures, vitres et cloisons. Malgré ces deux bombardements ayant provoqué une vive émotion, aucune évacuation n’a été nécessaire, aucun incendie ne s’étant déclaré.
Dans la nuit de ce même jour, le dépôt est bombardé pour empêcher les Allemands de faire parvenir des munitions sur la côte normande. L’escadrille qui bombarde cette nuit là est la 576ème escadrille composée de Lancaster ND 783 à laquelle appartient le groupe Lorraine (Squadron 342) des forces aériennes françaises libres, équipé de Boston III. Ce bombardement a été rendu possible grâce aux résistants qui ont balisé le camp, donnant ainsi les repères nécessaires aux bombardiers.
Le bombardement est précis, hormis deux bombes tombées dans la campagne dont une sur une ferme, toutes les autres s’écrasent sur les parcs de stockage. Une première fusée a éclaté puis une seconde, et le dépôt est illuminé comme en plein jour. Certains témoins déclarent même « que le ciel était rose pendant le bombardement ». Les voies ferrées volent en tous sens, des obus non amorcés sont propulsés à l’intérieur des deux communes. Le bombardement a duré entre 20 et 25 minutes et a déversé des bombes explosives de 200 à 1000 kilos. Radio-Londres annonçait quelques heures plus tard que 900 tonnes de bombes avaient été déversées sur le site, tuant une quinzaine de soldats allemands.

Le 7 juin 1944, un train de munitions composé de 40 wagons est mitraillé en gare d’Aubigné -Racan et explose. Ces évènements obligent la population, d’abord curieuse, à vivre dans les caves pendant deux mois, dans la hantise de nouveaux raids aériens.
Le 7 août 1944, les Allemands procèdent à la destruction du camp. L’explosion selon un témoin a provoqué un immense champignon suivi de plusieurs explosions. L’artificier allemand chargé de la mise à feu meurt sur la route de Valette. Toutefois, le dépôt de Vaas n’est pas entièrement détruit grâce à l’opiniâtreté et au courage du commandant (er) EMMONNOT et de monsieur PAILLE, capitaine de réserve, artificier, qui coupent les fils reliant les bâtiments encore intacts aux charges de destruction.
Le 10 août 1944, quelques jours après le départ des derniers soldats allemands, les troupes américaines, en provenance du Lude et guidées par le capitaine DIDIER entrent à Vaas et Aubigné. Après l’occupation et la libération vient alors le temps de la reconstruction.

Un dépôt en ruines

Le 8 mai 1945, la guerre est finie, mais tout reste à reconstruire. Le secteur de Vaas a plus souffert que le secteur d’Aubigné. Dès l’arrivée des américains, l’autorité militaire française reprend possession de l’ERGMu mais se contente de le faire garder par des volontaires, rassemblés à cet effet par un ancien capitaine. Cette garde, assurée par des jeunes armés de fusils et dont peu savent s’en servir, personne ne leur en ayant expliqué le fonctionnement, est organisée pour éviter tout pillage de matières explosives.
La réouverture ne se fera que fin août 1945 et déjà on procède au réembauchage d’anciens ouvriers. La situation des parcs n’est pas très brillante, elle est même catastrophique. Sur les 515 magasins et poudrières existant en 1939, 510 sont détruits ou gravement sinistrés, 5 sont réparables, le garage des locotracteurs est fortement endommagé, les voies de 60 sont inutilisables. La voie normale est coupée en de très nombreux points. Le terrain, bouleversé par les explosions des bombes et des munitions stockées ou chargées sur wagon, est encombré de gravats, de blocs de maçonnerie, de ferrailles tordues, de munitions dont un grand nombre sont amorcées. Le constat est simple, il faut reconstruire. Une tâche qui ne s’annonce pas de tous repos.

La main d’œuvre utile

Le nettoyage, et l’on peut dire le relèvement de l’ERGMu, commence en 1945 avec une main d’œuvre fournie en grande partie par des prisonniers allemands et quelques ouvriers civils encadrés par des sous-officiers artificiers. Ces prisonniers fournissent une main d’œuvre utile, ils logent dans le « camp des baraques en bois » de Thorée (PCA 402) et sont employés aux terrassements et surtout au déblaiement du dépôt. Cette main d’œuvre gratuite, d’un effectif de 300, cessera de fonctionner dès le mois de juin 1948. Les travaux sont dangereux en raison de l’état du terrain, de l’importance du tonnage de munitions projetées et enfouies principalement sur les aires de stockage, les merlons et les fossés. Sont mêlés pêle-mêle des obus de 220, de 155, de 380 ou de 240, des grenades à manches et des cartouches de tous calibres.

Le relèvement

Les années 1944 – 1950

A la fin du mois d’août 1944, l’entrepôt est réactivé comme dépôt de munitions de campagne provisoire. Au mois de décembre 1944, le dépôt retrouve son appellation d’entrepôt de réserve générale de munitions d’Aubigné -Racan.
Un rapport du capitaine DIZIER fait état de la situation de l’établissement en octobre 1944.
Les munitions retrouvées sont soit stockées comme les fusées ou détruites, comme la poudre noire provenant des gargousses allemandes et noyée en eau profonde. Les gargousses et douilles chargées en poudre B sont conservées sous abris de fortune en vue de leur utilisation future (brûlage de l’herbe sur des espaces à déminer). Des obus de calibre 194 dont la presque totalité est de fabrication 1918 sont retrouvés et, pour ceux d’un calibre inférieur, la majeure partie est de 1940.

En février 1945, l’ERGMu fonctionne uniquement comme dépôt de campagne pour les munitions récupérées. A partir de mai 1945, l’activité munitionnaire reprend puisque 40 wagons par semaine déferlent sur l’entrepôt. En août 1945, le dépôt est de nouveau gardé par 20 veilleurs civils en armes qui effectuent des rondes de deux heures jours et nuits.
Les différents directeurs adressent des rapports alarmants aux autorités sur l’état du dépôt. En effet, les munitions à relever sont dangereuses car le soupçon de piège est omniprésent. Sur le terrain, il y a entre autres des projectiles de mortiers. Les munitions trouvées sont détruites à Auvours, sur un terrain de manœuvre. Le travail de désobusage s’effectue uniquement en surface. Il y a un manque évident de crédits. Le plus urgent est de dégager les voies et le maximum d’aires de stockage, de remonter les voies ferrées les moins atteintes afin de permettre d’entreposer ce qui peut être récupéré. Fait courant pour l’époque, en 1946, les ouvriers sont payés en liquide et souvent la paye est portée sur les secteurs de travail.

En octobre 1947, 3 détachements de la 774ème compagnie de munitions venant d’Etain s’installent au cantonnement. Ce renfort d’une centaine d’hommes va participer aux travaux de nettoyage, de comblement de trous de bombes et de remise en état des voies ferrées. La récupération et la démolition des munitions sont confiées à des entreprises civiles qui travaillent jusqu’en 1952 et qui démoliront 6 500 tonnes. Le 8 novembre 1947, le colonel LEBON, lors d’une visite à l’établissement fait remarquer qu’il faudra encore deux années de travail aux ouvriers et aux 3 détachements de la 774ème compagnie de munitions pour remettre en état l’ERGMu. En 1947, il y a encore entre 135 et 150 prisonniers de guerre qui selon le colonel travaillent assez bien, peu de malades et les meilleurs demandent à devenir travailleurs libres.
Dès 1948, de gros approvisionnements arrivent des dépôts d’armée d’Allemagne, 15 000 tonnes sont stockées sur des emplacements non couverts, imparfaitement merlonnés. Le 7 février 1948, le maréchal des logis SIMON est tué en service commandé en effectuant la destruction de munitions dangereuses. Le maréchal des logis manipulait des pièges EZ44, renfermant 200 grammes d’explosifs dont certains étaient déjà amorcés.
En octobre 1948, en application de la législation en vigueur, l’ERGMu doit remettre aux domaines 1 400 tonnes de fer provenant de 350 armatures de magasins sinistrés. La société GAURY de Tours en fera l’acquisition au prix de 8,10 frs le kilo. La reconstruction des hangars ne commence qu’en 1950. Elle aura été arrêtée souvent faute de crédits. Pour sa part, l’ERGMu construit 45 abris provisoires en tôles cintrées provenant des camps de Mulsanne et d’Auvours et remonte 33 hangars à munitions à parois de briques. Durant les mêmes années, le Génie réalise, par entreprises privées, 21 hangars légers démontables de 315 m2.

Les années 1950 – 1960

En 1951, le groupe de Vaas est stabilisé, les merlons sont reconstitués et une centaine de hangars sont reconstruits.
A partir de 1950 – 1951, les premiers chariots élévateurs font leur apparition. Ces derniers sont surtout utilisés pour l’engerbement de colis posés sur palettes et la mise en charge des approvisionnements au plan d’aide Marchall (PAM). Le capitaine MORIAMEZ dans une lettre au directeur du matériel de la IIIème région militaire à Rennes, décrit les conditions de travail épouvantables qu’il conviendrait d’améliorer rapidement. Les ouvriers travaillent en plein vent, abrités par quelques tôles en mauvais état. Il demande que lui soit affecté un hangar du camp de Mulsanne. Le pire se trouve dans le secteur de Vaas où seules quelques baraques tunnels protègent plus ou moins de la pluie, du vent et de la froideur. D’autre part, il n’y a pas d’installation de secours en cas de coupure de courant et de ce fait, le rendement est presque nul aux dépôts d’Aubigné-Racan et de Vaas pendant les mois de décembre et janvier.
En 1952, c’est aussi l’année d’une tragédie. Au mois d’août, un militaire est tué et deux civils très grièvement blessés avec de la poudre noire NZ allemande. Ces deux derniers malgré les soins prodigués, succomberont à leurs blessures à quelques jours d’intervalle.
Entre 1952 et 1953, 4344 tonnes de munitions détériorées donc inutilisables sont détruites.

Le 25 février 1953, paraît l’instruction ministérielle n° 8500/DCM/MU, sur l’organisation du stockage des munitions, en remplacement de l’instruction ministérielle du 7 février 1920. Un projet de stockage est donc établi en conséquence et approuvé le 24 novembre 1953. Ce projet permet de porter à 87 000 tonnes la capacité théorique de l’E.R.G.Mu. Ceci exige la construction de 350 nouveaux hangars légers démontables, dont 45 destinés à remplacer les abris provisoires. A la fin de 1953, la surface couverte des stockages passe de 30 280 m2 à 46 030 m2 . L’effectif de l’établissement, quant à lui, est de 9 employés de bureau, 1 chef d’équipe, 116 ouvriers et 6 saisonniers.
La construction reprend donc en 1954 de façon intensive et au 31 décembre de l’année 1955, L’ERGMu comptait 118 nouveaux hangars légers. La surface couverte totale s’élève alors à 80 700 m2 et représente 217 magasins en dur et des hangars légers démontables, ainsi que 45 abris provisoires. Le tout susceptible d’abriter 59 300 tonnes de munitions. En 1954, sont soumis au ministère de la guerre, de nouvelles études portant sur les dessertes routières et ferroviaires de l’établissement. D’autre part, les capacités de stockage n’étant pas atteintes, il est proposé que les 18 000 tonnes de possibilités restantes soient classées en « possibilité de stockage en plein air ».

Les années 1952 à 1955 sont marquées par l’arrivée massive de munitions au titre du PAM et des commandes OFFSHORE, soit 49 000 tonnes au total. Entre temps, ce sont 15 kilomètres de voies ferrées qui sont réparées, 14 hectares de terrains débroussaillés, 25 hangars à munitions reconstruits et 2113 tonnes de munitions éliminées.
En mars 1957, de grands travaux d’aménagement sont prévus et une liste de priorité au nombre de 33 est donc établie. A titre d’exemple, quelques-unes unes de ces priorités figurent ci-après :
– Enlèvement des ruines et nivellement des emplacements de 35 magasins à poudre sinistrés, 33ème sur 33 ;
– Chauffage central à installer dans les bureaux de l’E.R.G.Mu, 16ème sur 33 ;
– Réfection des bâtiments troupe, première priorité.

De septembre 1955 à novembre 1960, une expérimentation se déroule dans le dépôt souterrain de Luché-Pingré. Un stockage de munitions est conditionné et les résultats font apparaître qu’en raison du fort taux d’hygrométrie, en moyenne 95%, seuls peuvent y être entreposés des matériels conditionnés longue durée mais n’excédant pas 6 mois. Ce dépôt, organisé dans une vieille carrière, conformément à l’instruction du 24 décembre 1938 est un dépôt satellite pouvant être utilisé à la limite de ses possibilités, soit 25 000 tonnes de munitions de classe 3 et 11 pour le desserrement de l’E.R.G.Mu. Le 4 juin 1964, suite à la directive de l’état-major de l’armée de terre relative à la réduction du domaine militaire, le dépôt souterrain sera proposé à aliéner.
De 1955 à 1956, l’E.R.G.Mu entrepose les munitions de la république fédérale d’Allemagne (RFA). En fait, cette mission de stockage accapare à elle seule 41 magasins de l’établissement. Aussi surprenant que cela paraisse, le 24 juin 1958, un stage d’instruction sur AMX 13 tonnes est organisé à Aubigné – Racan au profit des officiers et sous-officiers indiens.

En 1960, les possibilités de stockage du dépôt sont de 76 480 tonnes dont 56 310 tonnes abritées et 20 170 tonnes non abritées. Les munitions de la RFA représentent presque 50% du tonnage abrité. Les matériaux récupérés sur les poudrières type 1906 sont utilisés au remblaiement des routes. Des mulets sont même encore présent pour effectuer des travaux de forces dans l’attente de matériel de manutention adéquat.
L’année 1962 voit arriver les engins du 6ème régiment du génie à Angers pour effectuer les travaux d’aménagement de pistes d’accès dans les secteurs de stockage des munitions. De 1963 à 1964, une étude montre qu’il n’est pas rentable de remettre en état 15 kilomètres de voies ferrées et conclut à la réduction des installations ferroviaires pour diminuer les frais d’entretien au profit du réseau utile.

Jusqu’en 1964, la mission de l’ERGMu est ministérielle. En 1964 la Direction centrale du Matériel décide la refonte de l’infrastructure de dépôts régionaux dont le nombre est réduit à 2 ou 3 par régions. Cette mesure entraîne la suppression en 3ème région militaire des dépôts de Nantes et d’Auvours et le rapatriement de 1500 tonnes de munitions. L’ERGMu devient donc un dépôt mixte avec une mission régionale et ministérielle.
A compter de 1967, l’accès direct de certains magasins devient possible aux moyens routiers. L’année 1968 voit la mécanisation des ravitaillements et un programme de cimentage des sols des magasins et des quais est entrepris à partir de 1969 dont une partie (84 magasins) est financée par la RFA. Ce programme s’achève en 1978.

En 1967, la 734ème compagnie de munitions (arrivée en 1947) disparaît en tant qu’unité d’active du Matériel pour faire place à la 311ème compagnie Matériel du territoire de Bruz, elle-même unité élémentaire du groupement des moyens généraux n° 3.
Le 30 septembre 1977, l’ERGMu reçoit officiellement son insigne homologué sous le numéro G 2513 du 30 décembre 1976.

Plus de 60% des magasins permettent en 1978, le chargement direct des moyens routiers. La même année, les stocks guerre sont totalement palettisés et les autres le sont à plus de 50%.
En 1994, l’établissement de réserve générale de munitions d’AUBIGNE-RACAN devient établissement du Matériel (ETAMAT), ce qui ne change en rien les missions inhérentes à un établissement à vocation munitions.
En 1999, l’ETAMAT d’Aubigné – Racan devient le groupement technique n° 2 (GT2) du 2ème régiment du Matériel à Bruz. Le groupement est dissous en 2002, année de la fermeture définitive de ce qui a été un dépôt de munitions dont la vocation principale a été les expéditions outre-mer et campagnes d’Indochine et d’Algérie…

 

Conclusion

Conclure n’est jamais chose facile, ni agréable car comment peut-on conclure sur quelques lignes ces 80 années d’histoire… D’autant plus que subsiste toujours le sentiment que beaucoup reste à écrire….
Il ne faut donc oublier ni son passé, ni ses anciens…
Ces anciens qui nous apportent leur témoignage, le souvenir de ces hommes et ces femmes qui ont fait vivre ces dépôts, qui ont donné de leur temps, et dont la mémoire éveille en nous une pensée du passé…
Nous avons aussi notre devoir de mémoire : cherchez, contactez, écrivez, sortez notre riche passé des limbes de l’oubli avant que les portes du temps ne se referment !…


Les directeurs

CNE IDOUX 1918 1920
LCL ROYER 1920 1922
CDT POTTIER 1922 1925
CNE IDOUX 1925 1927
CDT BOUCHER 1927 1929
LCL CAPDEVIELLE 1929 1936
CDT SCHEIFER 1936 1940
CDT LAIGLE 1940
CNE DIDIER 1944 1945
LCL PETIT 1945 1946
CNE GAY 1946
CNE RONSIN 1946 1947
CDT MORIAMEZ 1947 1942
CDT ROQUE 1952 1959
CDT MARCEAU 1959 1961
CDT DUCOUT 1961 1964
LCL MICHEL 1964 1968
LCL MARTIN 1968 1974
LCL COLSENET 1974 1979
CDT THOUVENIN 1979 1981
CDT SKRZYPCZAK 1981 1984
CDT CHAPUIS 1984 1987
LCL de MONCASSIN 1987 1990
LCL FERAL 1990 1993
LCL VOSS 1993 1995
LCL CARTALLIER 1995 1997
LCL PLEYNET 1997 1999

 

L’insigne, homologué le 30 décembre 1976 sous numéro G.2513 :

L’ERGMu étant implanté pour les 2/3 de sa superficie sur le territoire de la commune de Vaas et pour 1/3 sur celui de la commune d’Aubigné-Racan, l’insigne comporte les armoiries de Vaas en partition.
Les armoiries de Vaas datent de 1096, sous le règne de Philippe Ier. Elles sont de gueules à fasce d’argent écartelée et d’argent à pal de gueules écartelé. Sur les armoiries, les meubles de l’insigne sont dans les cantons 1 et 2, les attributs du matériel de l’armée de terre – roue édentée argent à sept dents avec 2 cantons or croisés et grenades à quatre flammes argent.
Dans les cantons 3 et 4, un missile or représente une munition moderne de l’époque de la création de l’insigne.
Depuis le mois de janvier 1994, toutes les indications figurant sur les insignes ont été enlevées, le nouvel insigne de l’ETAMAT n’a donc plus les inscriptions d’Aubigné-Racan et bien sûr ERGMu.