APYRA

“Au sein des armées, jamais rien ne rompra la chaîne qui unit les fils qu’à Saint Eloi Sainte Barbe confia”

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La Ferté-Hauterive…

Histoire de l’entrepôt de réserve générale de munitions (E.R.G.Mu)
et du Centre de spécialisation des artificiers du service du matériel (C.S.A.S.M)

Situation géographique :

Le complexe militaire regroupant l’E.R.G.Mu. de La Ferté-Hauterive, le centre de spécialisation “lieutenant LEFEVRE” des artificiers du service du matériel (C.S.A.S.M), et la cité-cadres de la garnison, a été édifié sur un terrain domanial de 62 ha environ, sur le territoire de la commune de SAINT-LOUP (Allier), dans la plaine Bourbonnaise.

 

Cet ensemble est situé entre la nationale n° 7 et la rivière l’Allier. Il est éloigné d’environ 25 kms de l’agglomération de MOULIN (au Nord) et de 32 kms environ de celle de VICHY (au Sud).

Il occupe deux parcelles de terrain situées de part et d’autre du V.O n° 29 et de la voie ferrée MORET-ROANNE : d’une part l’E.R.G.Mu proprement dit (55 ha 57 a 7 ca), d’autre part la cité cadres et la caserne De Bange où se trouve implanté le C.S.A.S.M. (6 ha 14 a 25 ca).

Les centres urbains les plus proches sont VARENNES-SUR- ALLIER (7 kms) et SAINT POURCAIN Sur SIOULE (9kms).

L’Entrepôt de réserve générale de munitions (E.R.G.Mu) de La Ferté-Hauterive… dans les années 1960…

Historique

L’entrepôt de réserve générale de Munitions de la FERTE-HAUTERIVE, a été créé dans un but tout particulier à la fin de la première guerre mondiale 1914-1918. En effet, il restait à cette époque, une quantité assez importante de munitions chargées avec des produits toxiques ou spéciaux. Leur stockage et leur surveillance posaient un problème délicat qui nécessitait un établissement et un personnel spécialisé. C’est ainsi que fut créé en 1920 l’entrepôt d’obus spéciaux de la FERTE-HAUTERIVE…

Les archives de l’établissement ont en partie été détruites ou dispersées au cours de la guerre 1939-1945, mais le reliquat retouvé permet de retracer sommairement les principales phases de la vie de l’établissement.

En 1920, la Direction de l’Artillerie (Etablissement Central du Matériel Chimique de Guerre) décidait l’acquisition de parcelles de terrain sur le territoire de la commune de SAINT-LOUP (Allier) pour l’installation d’un entrepôt d’obus spéciaux.

En 1923, il était décidé la construction des pavillons d’Officiers et de Sous-officiers.

En 1925, les travaux de deuxième urgence sont entrepris à l’Etablissement qui a pris la dénomination d’Entrepôt de Réserve Générale d’Artillerie de la FERTE-HAUTERIVE. En particulier, il est poursuivi la réalisation de cinq magasins à poudre, l’aménagement d’ateliers d’encartouchage, la construction du laboratoire et la construction d’un casernement destiné aux logements du personnel de la compagnie de soutien. Les travaux se poursuivent pour les réalisations complémentaires, en particulier les installations électriques et le chauffage central.

Jusqu’en 1939, l’Entrepôt de Réserve Générale d’Artillerie de la FERTE-HAUTERIVE, reste l’Etablissement spécialisé dans la surveillance, l’entretien, la remise en état et la démolition des munitions à chargement spécial.

Au début de l’année 1940, les munitions toxiques commençaient à être évacuées vers les bois de LEYDE (alentours de NEUILLY-Le-REAL).

Les Allemands occupent l’entrepôt en juin 1940, l’évacuent en y conservant une commission de contrôle et l’occupe à nouveau en novembre 1942. A partir de cette date, les Allemands continuent l’évacuation des munitions à chargement spécial et créent un dépôt de ces munitions dans la forêt de JALIGNY L’Etablissement est alors transformé en dépôt de munitions de toutes natures, en particulier de munitions explosives, de cartouches de 20 mm et de cartouches d’infanterie.

Fin Août 1944, les Allemands quittent l’entrepôt, font sauter la presque totalité des munitions entreposées. L’Etablissement est détruit à 80%.

Le 26 décembre 1944, une conférence est tenue à CLERMONT-FERRAND, en vue de la réorganisation de l’E.R.G.Mu de La FERTE-HAUTERIVE. Toutes les toitures de bâtiments non détruits ont été soufflées et sont à remplacer, les routes à remblayer, le matériel nécessaire à l’exploitation à mettre en place. Il est prévu le stockage de 5 300 tonnes de munitions de toutes classes.

Le 8 mars 1945, le Ministre décide que La FERTE-HAUTERIVE sera organisée en dépôt de campagne pour le stockage des munitions provenant de la récupération.

En 1946, le Ministre fixe certaines conditions de stockage, conditions imposées du fait de l’implantation particulière des magasins à munitions.

Par suite des nouvelles règles de stockage édictées par l’instruction ministérielle du 25 février 1953, un projet de réorganisation des stockages est approuvé en octobre 1953. L’implantation particulière de l’E.R.G.Mu ne permettant pas, d’une part, la création de trois parcs de stockage, et, d’autre part, les sécurités intérieures et extérieures ne pouvant être réalisées, il est seulement prévu le stockage de munitions de la 10° classe et de la 3° classe, à l’exception de munitions à charge creuse. Une dérogation permet le stockage en petites quantités de munitions de la 1° et de la 11° classe.

Enfin, par DM n° 37.452 du 4 août 1958, le Ministre prescrit la réorganisation de l’E.R.G.Mu. Cette réorganisation est approuvée par DM n° 48.748 du 14 octobre 1958. L’E.R.G.Mu de la FERTE-HAUTERIVE ne comporte qu’un seul parc de stockage (parc ” C “) et stock des munitions des 7°, 8°, 9° classes et en majeure partie des munitions de la 10° classe.

En 1958, grâce au concours apporté par le service du Génie, d’une part et aux efforts constants du personnel de l’Etablissement d’autre part, la presque totalité des bâtiments sinistrés a été reconstruite.

Du fait du type de stockage, l’activité de l’Etablissement s’oriente de plus en plus vers une spécialisation axée sur les travaux intéressants les cartouches pour armes portatives et les éléments s’y rapportant. A cet effet, un atelier de traitement chimique des métaux et un atelier de triage, nettoyage et reconditionnement des cartouches pour armes portatives, sont en cours de réalisation. Ces travaux nouveaux, sont effectués dans la mesure du possible avec du matériel et des méthodes modernes, afin de rendre ainsi viable et rentable l’Entrepôt de Réserve Générale de Munitions de la FERTE-HAUTERIVE.

Missions

L’ERGMu de la Ferté-Hauterive à toujours eu une vocation particulière. En raison de son implantation (à proximité d’une voie ferrée importante, d’une route nationale non moins importante, d’une canalisation de gaz de Lacq), de sa superficie réduite et d’un seul tenant, de la dimension de ses magasins et de leur répartition sur le terrain, il n’a été possible d’envisager dans cet entrepôt (pour des considérations de sécurité intérieure et extérieure) que des stockages de munitions des 7°, 8° et 10° classes avec dérogation pour un magasin de 11° classe et quelques cellules de 1° classe.

Contrairement donc aux ERGMu classiques à 3 parcs de stockage (A.B.C) celui de la Ferté-Hauterive n’est prévu que pour un parc de stockage ” C ” unique.

Cette particularité oriente la mission générale de l’E.R.G.Mu vers une spécialisation plus poussée en ce qui concerne la gestion, l’entretien et la surveillance technique des munitions pour armes portatives, et elle explique l’installation et l’organisation d’ateliers techniques spécialisés pour le reconditionnement complet des cartouches pour armes portatives et le traitement des accessoires de ces munitions (chargeurs et boites métalliques). L’établissement s’est vu également amené à mettre en place un tunnel de tir et des installations permettant d’effectuer les épreuves de tir et contrôles prescrits pour la visite détaillée de ces munitions. A signaler que les magasins des 7°, 8° et 9° classes sont réservées en principe aux stockages des munitions de la République Fédérale Allemande.

Moyens

En 1958, l’effectif est le suivant :

– 1 Officier supérieur, directeur, et 2 Officiers subalternes (1 officier comptable, 1 officier chef du service des munitions) ;

– 6 Sous-officiers (4 sous-officiers artificiers – 1 sous-officier comptable ” achats “- 1 sous-officier ” service général “) ;

– 10 Employés (4 commis, 3 agents de bureau , 3 agents contractuels) et 93 ouvriers.

L’établissement est réparti en trois services : service des munitions, service administratif et service général / FMB.

Depuis le 1er octobre 1947, l’établissement à dispose d’une régie d’avance, et est devenu autonome. Avant cette date, il était rattaché à l’E.R.G.M.A de Clermont-Ferrand, au point de vue administratif.

L’emprise

L’emprise de l’ERGMu affecte la forme d’un triangle, orienté Nord-Sud dans le sens de sa hauteur, dont les grands côtés sont constitués par le tronçon de voie ferrée MORET-ROANNE (ligne PARIS-NICE) et par celle à voie unique de la FERTE-HAUTERIVE à GANNAT, le petit côté étant en bordure du chemin vicinal ordinaire n° 29 dit ” des Mésilles et des Echerelles “.

La desserte ferrée est assurée par la gare de la FERTE-HAUTERIVE et l’ERGMu dispose d’un réseau de 9, 4 kms de voies ferrées intérieures. En outre il dispose également d’un réseau routier de 4,320 kms de routes à 3 mètres et 3,640 kms de pistes.

La protection contre le vol et le sabotage est assuré par :

– une clôture domaniale de 4 300 mètres de périmètre réalisée sur piquets métalliques supportant un grillage mécanique galvanisé de 2,50 mètres de hauteur, surmonté d’un triple rang de ronces artificielles.

– Trois miradors de surveillance, de 6 mètres de hauteur au plancher : 2 sur la partie ouest de l’entrepôt, 1 sur le merlon à la pointe Sud. Ces miradors sont équipés de projecteurs électriques orientables de 1500 watts.

– un chenil avec deux chiens de “grande ronde” alors qu’un minimum de 4 serait nécessaire.

– Dix gardiens veilleurs civils possédant une autorisation de port d’armes et renforcés si nécessaires par des militaires du C.S.A.S.M.

Pour sa protection incendie, l’établissement est équipé de :

– 2 stations de pompage avec installation de javellisation,

– un château d’eau de 500 m3,

– de canalisations d’eau sous pression alimentant 11 bouches de 100,

– 4 bassins de 150 m3 d’eau,

– un fourgon pompe d’un débit de 60 m3/heure,

– 3 motos-pompes d’un débit de 60 m3 (service munitions),

– 1 moto-pompe d’un débit de 30 m3 (C.S.A.S.M.)

En mesure préventive, le désherbage est assuré par le service ” munitions ” et les coupe-feux entretenus par le service général.

L’ERGMu dispose également de deux sirènes type ” ville de Paris 3CV ” et d’une télécommande par le réseau P&T pour le rattachement au réseau civil de diffusion d’alerte.

Le réseau électrique est alimenté en 15 000 volts sur son transformateur de 100 KWA – 110/220 volts mais dans un rapport, de 1960, il est précisé que, en raison des récentes installations électriques (cuves chauffantes – cabines de peinture – chauffage air pulsé), il serait indispensable pour un fonctionnement correct de porter la puissance du transformateur à 160 KWA sous tension de sortie de 220/380 volts.

Le service des munitions

Du fait qu’il n’y a qu’un seul parc de stockage, et par suite de l’importance croissante des ateliers spécialisés munitions, l’articulation est la suivante :
– Chef du service des munitions ;
– Bureau technique (Sous-officier Adjoint) ;
– Secteur munitions (parc ” C “) ;
– Ateliers munitions.

L’établissement est chargé de la réception et de la prise en compte des munitions sortant de fabrication (D.E.F.A), du stockage et de la livraison en fonction des ordres d’expédition émanant de la DCM (Bureau munitions). Les mouvements munitions sont importants, en particulier en 1960 il a été établi par le fichier technique 7 156 bulletins MU.5 entré et sortie. Ceci est du au fait que la plupart des munitions stockées sont destinées à l’instruction. Mais l’activité essentielle du service s’oriente sur le triage, la rénovation et le reconditionnement des cartouches pour armes portatives et des éléments s’y rapportant. Pour exemples, les études et réalisations sont les suivantes :

Atelier A pour le traitement chimique des boites métalliques et des chargeurs

Le problème à résoudre consistait en l’organisation et la réalisation d’un atelier polyvalent pouvant effectuer les travaux suivants :
– Remise en état complète des caissettes métalliques pour cartouches calibre 50 (12,7 mm) et calibre 30 (7,62 mm),
– Remise en état complète des chargeurs et maillons métalliques pour cartouches.

Après étude, pour des raisons d’économie et de sécurité, l’établissement s’est orienté vers des traitements chimiques qui ont permis d’obtenir des résultats intéressants, d’un emploi facile et d’un prix de revient normal.

L’atelier est organisé de façon à pouvoir effectuer les différents travaux demandés avec le même matériel et dans toute la mesure du possible avec les mêmes produits. Les traitements sont réalisés dans une séries de cuves métalliques, dont certaines sont en acier inoxydable. La manutention se fait par l’intermédiaire de paniers fixes ou tournants se déplaçant le long d’un monorail et à l’aide de palans électriques. Une partie des traitements est réalisée à froid, une autre partie à chaud.
Les gammes de traitement sont exposées ci-dessous :

A/ Cas des caissettes métalliques
1/ Dégraissage dans un bain de perchloréthylène à chaud,
2 / Décapage de la peinture à froid dans un bain de solvant spécial (IPRO-CL),
3/ Brossage en eau perdue dans une cabine réalisée par l’établissement,
4/ Rinçage dans une cuve en eau renouvelée,
5/ Dérouillage dans un bain de produit désoxydant à froid (Déoxydine 170 AE),
6/ Rinçage dans une cuve en eau renouvelée,
7/ Passivation à 90° dans une cuve calorifugée avec un produit spécial (Déoxylithe 10).

Ensuite les caisses sont séchées et dirigées sur l’atelier de peinture dont il sera question plus loin.

B/ Cas des chargeurs métalliques, maillons, etc…
1/ Dégraissage dans un bain de perchlorétylène à chaud,
2 / Dérouillage (mêmes conditions, mêmes produits que précédemment),
3/ Rinçage à chaud,,
4/ Passivation (mêmes conditions, mêmes produits que précédemment),
5/ Deux cas peuvent se produire : si l’oxydation a été légère, la couche protectrice de phosphatation n’est pas attaquée, les chargeurs seront simplement cirés ; si l’oxydation a été profonde, la couche protectrice a disparu, les chargeurs seront phosphatés à nouveau avant cirage. Le cirage est réalisé à chaud avec une solution de cire synthétique dans le trichloréthylène.
Le chauffage des cuves est réalisé électriquement pour des raisons de sécurité.

A noter que les traitements sont réalisés avec le même matériel (seul l’ordre des opérations change) et que, d’autre part, en vue d’une évolution ultérieure, la plupart des cuves sont prévues pour être éventuellement pourvue d’un dispositif de chauffage.

La remise en état des caissettes métalliques et le reconditionnement des cartouches impose de nombreux travaux de peinture au pistolet, de marquage de caisses. Pour faciliter le travail et satisfaire aux normes de la protection du travail, une cabine de peinture a été montée à l’Etablissement. La peinture se fait sous cabine, devant un rideau d’eau et sous une aspiration de 15 000 m3/heure. Les caisses sont amenées devant l’ouvrier par un convoyeur mécanique dont la vitesse de défilement peut être réglée en fonction des besoins.. L’air comprimé est fourni par un compresseur actionné par un moteur de 8 CV et un petit pistolet auxiliaire permet le marquage des caisses au moyen de vignettes.

Atelier A2 pour le reconditionnement des cartouches pour armes portatives

L’atelier A2, entièrement détruit, a été reconstruit par les moyens propres de l’Etablissement. Cette reconstruction s’est achevée en septembre 1961. L’atelier est divisé en deux compartiments, l’un est organisé en atelier de peinture sous cabine, l’autre destiné à l’installation des chaînes de reconditionnement de cartouches pour armes portatives tous modèles et tous calibres.

Une cabine vitrée permet au chef d’atelier de surveiller à la fois l’atelier de peinture et l’atelier de reconditionnement. Afin de permettre au personnel de travailler dans des conditions normales, en hiver, et d’augmenter ainsi le rendement de chacun, l’atelier est muni d’un système de chauffage à l’air chauffé et pulsé, par un générateur de 425 000 calories/heures à chauffage au fuel..

Dans la majeure partie des cas, il s’agit de cartouches en vrac qu’il s’agit de vérifier, nettoyer, lotir et conditionner afin de les utiliser comme munitions d’instruction. Dans les autres cas, il s’agit du changement de présentation des cartouches bonnes de guerre. Les chaînes sont donc organisées de telle sorte que toutes les cartouches pour armes portatives quel que soit leur calibre, ou le mode de présentation, puissent être traitées dans l’atelier..

LE CENTRE DE SPECIALISATION DES ARTIFICIERS DU SERVICE DU MATERIEL (C.S.A.S.M)

Historique

Le centre de formation de spécialistes ” munitions ” créé le 1er avril 1957, a été transféré de SALBRIS à LA FERTE-HAUTERIVE le 1er septembre 1958 et confié à la 733ème compagnie de munitions.
Ce centre a été inauguré le 11 octobre 1958 par le Général AUBERT, Directeur Central du Matériel et porte le nom de ” Lieutenant LEFEVRE “, Officier artificier mort au champ d’honneur le 19 mars 1945 à la CHARITE-SUR-LOIRE en accomplissant la mission de désobusage qui lui était confiée, et cité à l’ordre de l’armée :

LE PRESIDENT DU GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE, CHEF DES ARMEES, CITE

A L’ORDRE DE L’ARMEE

LEFEVRE Jean, Henri, Joseph, Rodolphe, Lieutenant de la Direction du Matériel (PARIS) jeune Officier artificier animé des plus belles qualités de courage et d’abnégation. D’un dynamisme hors de pair et toujours volontaire pour les missions des plus périlleuses, a demandé à être désigné pour mettre une équipe au travail sur le champ de mines du pont de la Charité-sur-Loire, qui avait déjà coûté la vie à plusieurs démineurs. Frappé le 19 mars 1945 par l’explosion d’une mine qu’il neutralisait, a trouvé une mort glorieuse dans l’accomplissement de son devoir.

 

Le discours prononcé par le général Aubert lors de l’inauguration du centre est accessible en cliquant sur la photo ci-dessous :

Le 5 mars 1959, la 733ème compagnie de Munitions n’ayant plus, de fait, les attributions d’une compagnie de munitions, reçoit la dénomination de Centre de Spécialisation des Artificiers du Service du Matériel (C.S.A.S.M).

Implantation

Le C.SA.S.M ” Lieutenant LEFEVRE ” est installé dans l’ancienne caserne ” DE BANGE “, située à proximité de l’E.R.G.Mu de LA FERTE-HAUTERIVE et à 300 mètres à l’Ouest de la route nationale n° 7, à 25 kms environs de MOULINS, au Nord. Le casernement occupe une superficie d’environ 2 Ha, dans un site agréable de la plaine bourbonnaise. Les abords sont très dégagés et par temps favorable, il est possible d’apercevoir le PUY-DE-DOME et la chaîne des dômes.

 

Missions

Ce centre forme les artificiers de compagnies de munitions, capables de reconnaître facilement les différentes munitions en service et d’encadrer des manutentionnaires. Les jeunes recrues proviennent du Centre d’Instruction du Service du Matériel (C.I.S.M) de MONTLUCON, chargé de l’instruction de base.

La durée deux stage de spécialisation est de deux mois. Il est prévu :
– 230 heures pour la spécialisation ” munitions ” (Cf. MAT 104 bis – tableau IX) ;
– 130 heures pour l’instruction militaire de complément à la formation commune de base (Cf. TTA 140 bis).
A l’issue de ce stage, le centre délivre aux recrues reconnues aptes ” le certificat pratique n° 1 ” Munitions “. Les autres sont classés manutentionnaires.

L’instruction technique est surtout pratique. On s’efforce de faire voir et toucher les munitions et leurs emballages en planches muettes et des croquis à colorier sont utilisés pour des séances théoriques. Cette instruction technique porte principalement sur :
– L’organisation du dépôt de munitions,
– L’identification rapide des principales munitions en service (couleur, code, marque, emballage),
– La notion de coup complet,
– Les conditions de conservation, lotissement, stockage, emballage,
– L’entretien sommaire des munitions,

– Les précautions à prendre au cours des manipulations et des transports,
– Les conditions de sécurité du stockage,
– L’organisation des réceptions et des expéditions,
– La comptabilité des munitions.

Le centre assure également d’autres prestations en instruction technique ” munitions “, des complément de formation d’instruction militaire (3° et 4° mois), ainsi que l’école de conduite et la formation des chauffeurs.

Organisation générale

Le directeur de l’ERGMu de LA FERTE-HAUTERIVE exerce les fonctions de directeur du Centre de Spécialisation des Artificiers du Service du matériel ” Lieutenant LEFEVRE “.

Cet officier supérieur dispose pour assurer le fonctionnement de cet organisme de deux officiers subalternes affectés au C.S.A.S.M. , et d’une section de commandement à l’effectif théorique de 12 sous-officiers et 29 brigadiers ou servants.

Les stagiaires sont répartis en 4 brigades (15 à 20 hommes par brigades). A la tête de chaque brigade est placé un sous-officier spécialiste ” artificier ” et un brigadier d’encadrement. Un Sous-lieutenant ou aspirant du contingent assure l’encadrement de deux brigades.

Administration & moyens

L’administration du C.S.A.S.M dépend du C.F.S.O.S.M (Centre de formation des sous-officiers du service du matériel) de CLERMONT-FERRAND. Le soutien santé est assuré par un médecin lieutenant qui exerce également les fonctions de médecin du travail vis à vis du personnel civil de l’ERGMu et dispose d’un ou deux infirmiers.

Les moyens mis à la disposition du C.SA.S.M sont un casernement, une cuisine-réfectoire, une infirmerie, des salles de douches, des garages….
Le centre a réalisé lui même une salle de cinéma, une salle de manipulation (munitions inertes), une salle de cours, une salle d’étude de l’organisation des dépôts de munitions (illustrée par le schéma d’un dépôt unitaire de 15 000 tonnes), un local pour caisses et emballages divers. Il a aussi réalisé un terrain de sport aménagé avec terrain de volley et football, une piste de courses de 250 mètres, et un parcours du combattant (350 mètres).

Niveau général des stagiaires

Les renseignements de l’époque témoignent d’une diversité d’origine étonnante :
– 20% des stagiaires ont une instruction générale supérieure (ingénieurs, chimistes, licenciés en sciences, professeurs agrégés, docteurs en sciences),
– 50% des stagiaires ont une instruction primaire : CAP – CEP – BEPC,
– 25% des stagiaires savent lire et écrire,
– 5% des stagiaires sont analphabètes.

A la fin de chaque stage, un examen sanctionne les résultats obtenus. La commission d’examen est composée d’un président (officier choisi en dehors des officiers instructeurs), d’un officier artificier, et d’un sous-officier artificier.

A l’issue des différents stages qui se sont déroulés de 1958 à 1961, il apparaît que 60% des stagiaires ont obtenu le C.P.1 et que 40% ont été classés manutentionnaires de compagnies de munitions. Ces proportions sont très variables d’un contingent à l’autre, en fonction des niveaux intellectuels des stagiaires. Une note de 1962 stipule qu’il serait souhaitable que la majeure partie des recrues affectées se situe dans la moyenne d’instruction générale BEPC – BEP – CAP car les recrues d’un niveau supérieur sont en majeure partie affectées à la 5ème Compagnie des Services et de ce fait perdues pour le service des munitions (*).

 

(*) ce que corroborerait une boutade d’un de nos généraux : “trop intelligent pour les MU” ?!!!