L’histoire du dépôt de munitions de BOIS L’ÉVÊQUE…
L ‘histoire du dépôt du Bois l’Évêque commence en 1932, quand, par un décret datant du 13 avril 1932, le département de la Guerre obtient l’affectation d’une partie de la forêt de Mormal pour en faire un camp de manœuvre “Le Camp de Raucourt” d’une superficie de 651 ha . Cet ensemble immobilier était soumis au régime forestier. Dans le cadre des mesures prises pour l’organisation défensive des frontières avec le prolongement de la ligne Maginot , le commandement décide la construction dans ce camp d’un casernement de sécurité pour deux bataillons de forteresse. Les travaux commencés en 1938 ne purent aboutir en raison des événements.
A la fin des hostilités, le contexte international avait changé, la ligne Maginot avait prouvé son inefficacité et la forêt avait repris ses droits. La végétation abondante rendait impossible l’utilisation de ce camp de manœuvres et le projet fut abandonné.
LA NAISSANCE DU DÉPÔT :
Vers 1950, le commandement militaire français commence à s’intéresser aux installations laissées par les allemands dans le Bois l’Évêque et y projette d’y établir un dépôt de munitions pour l’armée de terre.
Des tractations s’engagent avec le ministère de l’agriculture, propriétaire du terrain, pour régulariser la situation domaniale et un échange compensé est proposé entre le Bois l’Évêque et une partie du Camp de Raucourt.
Par dépêches ministérielles n° 24542!DCM/MU 51 du 12 mai 1952 et n° 1279/DG/TS du 20 mai 1952 le secrétaire d’Etat à la guerre demande une étude pour l’implantation d’un dépôt de munitions dans la forêt de Bois l’Évêque sur une superficie de 184 ha 46 a et 20 ca. Les travaux seraient réalisés en plusieurs tranches en fonction des crédits alloués. Les vestiges des anciennes installations allemandes serviraient de base à la création de ce dépôt. Une première tranche doit permettre le stockage de 3600 tonnes.
Dès la fin de 1952, des travaux de remise en état des bâtiments et des soutes sont exécutés sous la surveillance du Génie. Ils consistent à :
– remettre en état le casernement existant de façon à pouvoir y loger 1 officier marié, 4 sous officiers et 60 hommes de troupe ;
– à rénover un certain nombre de magasins à munitions (1, 2, 3, 4, 5, 7, 31, 32, 33, 34, 36, 38, 39, 40, 1 bis, 2 bis et 3 bis), les quais et merlons de protection ;
– à aménager de nouvelles voies de circulation desservant ces magasins (des routes de 3 m de large et une plate-forme de 23 m x 6 m devant chaque magasin).
– à démanteler l’ancien réseau voie ferrée.
Ces travaux se terminent en septembre 1953
Très vite, il est demandé de porter la capacité de stockage du dépôt à 6000 puis à 10000 tonnes.
Les crédits étant volontairement limités à 175 millions de francs, le Service du Génie doit réduire la masse des travaux en diminuant le nombre de magasins neufs, en supprimant des merlons, des routes et des clôtures. Un nouvel avant-projet sommaire est soumis au directeur central du Matériel.
Cette nouvelle étude prend en compte l’édification d’une clôture permettant d’assurer une meilleure protection contre les intrusions et l’utilisation d’équipes cynophiles.

Par DM n° 2340 du 24/08/1953, le projet est accepté ainsi que les mesures relatives à la sécurité du dépôt. Une autorisation de programme de 175 millions est accordée et les travaux peuvent démarrer.
L’extension de 3000 à 10000 tonnes de munitions fait l’objet de la dépêche ministérielle n° 714 /DG / T en date du 25 mars 1953, modifiée par la dépêche ministérielle n° 1362/DG/RS du 3 juin 1953.
Le stockage devra respecter l’instruction du 25 février 1953 et la dépêche ministérielle n° 24542 DCM / MU 51 du 12 mai 1952.
Les munitions à stocker par classes sont :
Parc A :
classe 1ère – 2ème – 4ème – 5ème – 6ème – 11ème
Désignation des munitions :
2ème classe : obus explosifs A et NA, projectiles pour mortiers, mines et explosifs, grenades non amorcées grenades amorcées, bouchons allumeurs
11ème classe : charges et gargousses
Parc B :
3ème classe : cartouches à obus explosif pour canon, cartouches pour canon à charge creuse, roquettes fumigènes au phosphore
Parc C :
7ème classe : grenades et artifices, cartouches pour canon
8ème classe : cartouches pour canon, projectiles chargés au phosphore, roquettes fumigènes au phosphore
9ème classe : cartouches pour canon, projectiles fumigènes, roquettes fumigènes
10ème classe : cartouches pour A.P I panachées ou non et cartouches à boulet perforant pour canon
Le 1er journal des marches et opérations du Bois l’Évêque paraît en 1953 et fait état de la situation suivante :
Le 2ème Bataillon du Matériel de réserve générale est basé à Douai, la 2ème compagnie régionale est à La Père et 2 détachements de munitions sont installés à Vic sur Aisne.
Le 1er juillet 1953 le dépôt de Vic sur Aisne est dissous et transféré à Ors
Le 12 octobre 1953 est créée la 772ème compagnie de munitions par la dépêche ministérielle n° 11793/EMA/10 S du 8.09.1953 qui prescrit sa mise sur pied et la prise en charge de la garde et la gestion du dépôt.
Le 18 décembre 1953, le 2ème BMRG quitte Douai pour s’installer à Polembray.
Au Bois l’Evêque la situation des effectifs est la suivante : 1 officier: le lieutenant Paul Brunelle,
3 adjudants et 1 maréchal des logis chef, 14 personnels civils, 2 secrétaires auxiliaires et environ 40 brigadiers et servants.
1 jeep, 1 GMC et 1 véhicule 4×4 constituent le pool auto
A partir du 1er juillet 1953, le personnel travaille à la mise en place du matériel et l’installation des 2 détachements de munitions de la 2ème compagnie régionale du Matériel.
La vie des détachements s’organise:
la solde des appelés est distribuée par le 2ème BMRG, le pain est fourni par M Lozé d’Ors
la viande est approvisionnée par M Bachy de Landrecies, les légumes sont achetés à Le Cateau et le lait fait l’objet d’un marché conclu de gré à gré entre M. Carpentier et le commandant du dépôt. Il est payé 30F00 le litre et livré en bidon pour un effectif estimé à 80 personnes.
Jusqu’à la fin de décembre 1953, les personnels sont employés à la construction d’une clôture à base de poteaux et chevaux de frises et l’aménagement des magasins à munitions.

Le 7 janvier 1954, les premières réceptions de munitions ont lieu. Elles se poursuivront jusqu’au 5 juillet 1954 et le stock atteindra 1583 tonnes.
Le 4 avril 1954, par arrêté du secrétaire d’état à l’agriculture, l’accord officiel est donné pour l’affectation d’une partie de la forêt du Bois l’évêque et l’installation d’un dépôt de munitions, soit 184 ha 46a et 20 ca.
Le 26 mai 1954, une convention est passée entre le lieutenant-colonel Pillet, directeur des travaux du Génie, représentant le ministère de la guerre, sous-secrétariat d’Etat, et de Monsieur Popelin, conservateur des Eaux et Forêts de Lille du ministère de l’agriculture définissant les conditions d’utilisation de cette mise à disposition et de la gestion de la forêt.
En 1954, le dépôt régional est transformé en “dépôt frontalier” de 10.000 tonnes. Les travaux destinés à lui donner sa structure commencent et se termineront en novembre 1955. De cette époque date l’actuel château d’eau.
Durant l’année 1954 les travaux de construction et de remise en état se poursuivent pour porter la capacité de stockage du dépôt à 10000 tonnes.
Les anciennes voies de circulation dans le dépôt sont rénovées et des routes sont créées pour desservir les nouvelles soutes à munitions.
Au 1er janvier 1955 le stock est de 1559 tonnes
Le lieutenant Brunelle, premier responsable du dépôt, en profite pour baptiser quelques allées, rappelant certaines amitiés ou faits marquants du Bois l’Évêque :
– allée De Givry du nom du commandant de Givry, ami personnel du lieutenant Brunelle,
– allée Linarés autre camarade du lieutenant Brunelle,
– allée de Lattre de Tassigny en souvenir de la visite du dépôt par le maréchal de France en juillet 1946,
et plus tard, il y aura l’ allée de Gaulle pour marquer le passage de l’ancien Président de la République le 19 septembre 1959, qui se rendait au Pommereuil et à Landrecies : ce jour-là, le général s’était arrêté au Bois l’Evêque pour serrer la main au responsable du dépôt de l’époque, le capitaine Villain…
Durant l’année 1955, les premières visites commencent avec l’inspection technique du Matériel de Paris, les directions du Matériel et du Génie de la 2ème région militaire ou encore la visite des officiers de l’état major du 4ème bureau de Paris.
Le 29 avril le plan définitif du stockage est approuvé par dépêche ministérielle qui porte la capacité à 10000 tonnes.
Au 11 septembre 1955 1e stock s’élève à 8490 tonnes.
En 1956, le commandement décide la construction de deux autres dépôts dans la région: un dans le Fort de Seclin et un autre à St Michel. Le Fort avait été construit en 1880 et était classé dans la première série des places de guerre par la loi du 29 Décembre 1881. Le 16 mai 1956, il est rattaché à l’établissement régional du Matériel de Lille.
Quant au dépôt de St Michel, il est réalisé au milieu de la forêt domaniale, dans le département de l’Aisne, à deux pas de la Belgique. Le service du Matériel en prendra possession le 26 avril 1961 dès la fin des travaux essentiels. Il finira par être rattaché à celui d’Ors.
L’année 1956 marque l’arrivée du capitaine André Villain qui commandera le dépôt jusqu’en 1960. Son adjoint, le lieutenant Brunelle quittera le Bois l’Evêque en 1958 pour terminer sa carrière à Lille, et sera remplacé à la tête de la compagnie par le capitaine Aimé Delebarre.
En 1956, les armées demandent l’affectation de la maison forestière de l’Ermitage située dans le périmètre de sécurité du dépôt. Cette maison d’une superficie de 40 a 38 ca sera remise au ministère des armées par procès verbal du 31 janvier 1958 et affectée par arrêté du 11 août 1958. En échange, un terrain dépendant du Camp de Raucourt est donné au ministère de l’agriculture.
De février à juillet 1956, un renfort du 9ème Bataillon de tirailleurs marocains basé à Strasbourg, viendra participer aux travaux de terrassement et d’aménagement du dépôt.
En 1959, le commandement est encore contraint, pour les mêmes raisons de sécurité, à demander l’affectation du café de “l’ermitage”, qui était loué à un particulier par le ministère de l’agriculture.
M et Mme Maurice Delhaye en étaient les locataires et tenaient un restaurant. Leur fils, Michel, a été le témoin privilégié de cette époque et participera plus tard à la construction du dépôt.
Cet immeuble de 5 a et 56 ca fut affecté à titre définitif au ministère des armées par arrêté du 30 août 1960 et remis par procès-verbal du 09 novembre 1960, à charge de l’armée de régler l’indemnité d’éviction de 3150 francs, au locataire sortant.
LE DÉPÔT DE BASE DE BOIS L’ÉVÊQUE -SAINT M ICHEL
Le 1er avril 1958, par décision n° 3363/DCM/OM/ORG/S du 2 janvier 1958 et dépêche ministérielle n° 5821/ DCM/OM/ORG/S du 6 février 1958, le dépôt de munitions de Bois l’Evêque et celui de Saint-Michel (en construction) constituent un dépôt unique : ” le dépôt de base de Bois l’Evêque -Saint-Michel “, l’ensemble est rattaché à l’établissement régional du Matériel de La Fère.
Par décret paru au journal officiel du 10 août 1958, le polygone d’isolement est créé autour du dépôt du Bois l’Evêque comme servant à la conservation, à la manipulation ou à la fabrication des poudres, artifices ou explosifs. Ce polygone sera modifié en 1969 pour être agrandi et pouvoir stocker plus d’explosifs dans les magasins contenant des munitions de classe 3, 4 et 6.
Le 30 août 1960, l ‘auberge de l’Ermitage est affectée définitivement au ministère des armées.
Le 1er mars 1961 par DM n° 3971/EMNI.OS, le dépôt de base de Bois l’Evêque – Saint-Michel devient l’Entrepôt de Réserve Générale de Munitions. Les effectifs sont alors de : 2 officiers-5 sous officiers -5 employés -24 ouvriers permanents et 22 ouvriers saisonniers.
En décembre 1960, le capitaine Villain part à la retraite et est remplacé par le capitaine Henri Poison qui commandera le dépôt jusqu’en 1963. La 772ème compagnie de munitions est placée sous le commandement du capitaine Aimé Delebarre et de son adjoint, le lieutenant Jacques Deschamps.
Le 20 octobre 1961, par note de service n° 1/01 traitant de l’organisation des bureaux du dépôt est créé le “bureau comptable munitions” sous la responsabilité du lieutenant Deschamps et Louis Humbert, artificier 2ème degré, en sera le premier responsable.
A compter du 1er novembre 1961, la 772ème compagnie de munitions devient unité de soutien.
Au cours de l’année 1962, l ‘ERGMu de Bois l’Evêque -Saint- Michel est désigné comme organe mobilisateur des unités suivantes :
La 746ème compagnie de munitions
La 920ème compagnie de munitions
La 921ème compagnie de munitions ainsi que de l’ERGMu
A la date du 23 novembre 1962, la situation des personnels est la suivante :
1 – E.R.G.Mu : Directeur: capitaine Poirson -CT artificier breveté supérieur munitionnaire
Régisseur d’avances: Sous-Iieutenant Prodhomme
Bois l’Evêque : MDL Archimard, comptable matériels
Saint Michel : gérant: MDL-major Cadran, adjoint: MCH Stegre
Personnels civils permanents: 30. Personnels civils saisonniers: 36
2 – 772ème COMPAGNIE DE MUNITIONS
Commandant de compagnie : capitaine Delebarre
Officier adjoint à I’E.R.G.Mu et chef du service des munitions: lieutenant Deschamps chef du service approvisionnement: sous -Iieutenant Manceaux (PDL)
Adjoint au commandant de compagnie: sous-lieutenant Van Der Bruggen (PDL) Chef de détachement de la 772ème compagnie à Saint Michel: aspirant Renaud (PDL). Comptable de la compagnie: adjudant-chef Capiez. Gérant du dépôt de Bois l’évêque: adjudant Beauvais. Chargé des munitions de mobilisation de l’E.R.M de Lille et de La Fère stockées à l’E.R.G.Mu maréchal des logis major Decuber.
Détaché à1’annexe de Douai arsenal, maréchal des logis chef Fielphin ;
Chargé des matériels: maréchal des logis chef Popieul
Mobilisation de l’ERGMu : maréchal des logis Caillet
Bureau compagnie ( ordinaire) : maréchal des logis Beaussier
Le 28 mai 1963 a lieu la prise d’armes pour le départ du capitaine Poirson qui sera remplacé par le capitaine Edouard Henninger en provenance de la 730ème compagnie de munitions des FFA.
Cette année-là, six ouvriers saisonniers seront licenciés pour cause de réduction de crédits.
Le 14 décembre 1964 arrive le capitaine Abel Baucour qui établira le record de durée au dépôt, en y demeurant pendant sept ans.
Le 1er août 1967, la Place de Bois l’évêque devient Place d’Ors et à compter du 7 Août 1967, le dépôt change d’appellation et se transforme en : ” Entrepôt de Réserve Générale de Munitions d’Ors “.
Le 1er septembre 1968, la 772ème compagnie de munitions est dissoute et remplacée par le détachement technique n° 24, dépendant de la 2° C.M.R.M. (G.M.R. N°2).
Le 1er janvier 1970, à la dissolution du service des munitions de Lille, le Fort de Seclin est rattaché à l’entrepôt de réserve générale de munitions d’Ors.
Le 1er février 1971,1e commandant Léo Lallart remplace le commandant Baucour.
Le 14 avri11972, par décret, le polygone d’isolement du dépôt est modifié.
Le 1er juillet 1973, est créée la 212ème compagnie du Matériel du territoire implantée à Ors ; le détachement s’appellera désormais détachement technique 212/4.
3 – LE GROUPEMENT DE MUNITIONS D’ORS
Le 31 décembre 1973, l ‘entrepôt de réserve générale de munitions d’Ors est dissous à son tour, le dépôt de Saint-Michel est rattaché à l’établissement régional du Matériel de La Fère, les dépôts d’Ors et Seclin dépendent de l’établissement régional du Matériel de Lille, le service des munitions demeurant à Ors.
En 1978, d’importants travaux sont réalisées au Bois l’Evêque avec:
– la construction d’un nouvel atelier de visite et d’entretien des munitions, conformément à l’instruction ministérielle n° 900.
– la création de rampes d’accès pour les magasins à quai haut.
– l’amélioration des murs de soutènement des têtes de merlons des magasins 35 à 49.
– l’isolation thermique des magasins 17 et 18 avec l’agrandissement des portes ainsi que le déplacement des poteaux des fermes métalliques.
En 1979, les mêmes travaux transforment les magasins 15,16 et 19 et les rampes d’accès aux soutes 7,11,13,14 et 54 à 61.
En juillet 1979, la 212° C.M.T est transférée au Parc à Boulets à LILLE.
De 1974 à 1982, trois autres commandants de dépôt se succéderont: le capitaine René Binet en 1974 après le départ du commandant Lallart, puis le capitaine Hubert Tuffreau de 1978 à 1980 et enfin le capitaine Bernard Debiaume jusqu’en 1982.
En 1982, le Fort de Seclin est dissous et son stock est ramené sur Ors par navette journalière: soit 400 tonnes de munitions en vrac.
Cette année-là, le capitaine Georges Picard prend le commandement du dépôt et sera remplacé en 1985 par le capitaine Pierre Auguste après un intérim de quelques mois du lieutenant Luc Mellinger.
En 1984, l ‘établissement régional du Matériel de Lille est transféré à Douai.
Une année plus tard, les allées De Gaulle et Leclercq doivent être réparées après l’exercice de chargement effectué en 1981, la piste périphérique est remise à niveau et un nouveau poste de sécurité est créé dans le bâtiment 225.
En 1985, le dépôt d’Ors est classé ZONE MILITAIRE SENSIBLE
Le 23 septembre 1985, la garnison de Landrecies est rattachée à la place d’Ors et le général David, commandant la 2ème région militaire de Lille, définit les limites de la nouvelle garnison.
En 1986, c’est au tour de la clôture extérieure d’être remplacée et des travaux de voiries sont entrepris pour rendre plus carrossable la piste périphérique. Cette année-là, débutent les premières études géotechniques des sols qui doivent permettre la construction de 70 igloos et ainsi pérenniser le site. Le secteur est déboisé et prêt à les accueillir. Mais on est allé un peu vite à dessoucher. Les crédits alloués pour cette opération sont retirés et les igloos ne seront jamais réalisés….
En 1987, les merlons sont relevés autour des magasins de munitions. L’aire de lavage est réalisée ainsi que la station des carburants et un séparateur d ‘hydrocarbures.
En 1988, le chauffage est installé dans le bâtiment 201 et les 40 magasins à munitions sont mis aux normes pour la protection contre la foudre. Les limites de propriété sont confirmées et un système de détection d’accès aux soutes à munitions est expérimenté.
En 1991, le stock de munitions est de 5265 tonnes pour une valeur de 2000 MF.
En 1993, les dépôts d’Ors et de Saint-Michel sont rattachés à l’établissement régional du Matériel de Douai et deviennent respectivement les groupements techniques n° 1 (Ors) et n° 2 (Saint- Michel).
En 1996, le Chef de l’Etat annonce la professionnalisation des armées entraînant la suspension du service militaire et la fermeture de nombreux organismes militaires dont celui de Saint Michel. Rien n’est annoncé pour le Bois l’Évêque qui apparaît toujours sur une situation des dépôts projetée en 2015.
D’importants travaux sont encore entrepris comme la construction d’un nouveau chenil ou la rénovation des chambres des cadres célibataires. Mais ce seront les derniers grands travaux car, en 1998, le ministre annonce les prochaines mesures de restructuration des armées pour la période 2000 à 2002 et le Bois l’Évêque est touché.
Avant de fermer, Ors doit constituer un centre de stockage d’attente jusqu’à la montée en puissance des dépôts principaux qui doit intervenir en 2004 en fonction du schéma directeur des munitions.
Mais la réorganisation des stockages se déroulant mieux qu’il n’était prévu et la suspension du service militaire intervenant par anticipation, la fermeture du Bois l’Évêque est avancée à 2002.
Les 16 et 18 mars 1998, l ‘exercice “SAINT MICHEL 98” permet d’enlever la totalité des munitions sur St Michel et d’expédier 1924 tonnes de munitions.
Le 19 juin 1998 a lieu la cérémonie de fermeture du dépôt de Saint-Michel.
LA FIN DU DÉPÔT DU BOlS L’ÉVÊQUE
Le 7 juillet 1998 par décision n° 1700/DEF/EMAT/CE/ES/200 est décidée la fermeture du dépôt d’Ors.
Le 1er juillet 1999 deux commandants de dépôt se succéderont: le capitaine Alain Jupin de 1993 à 1996 et le capitaine Jacques Forestier de 1996 à 1999.
Le 1er juillet 1999, le dépôt de St Michel est fermé depuis six mois et au Bois l’Evêque interviennent les premières mutations des personnels civils.
Les effectifs sont alors de 2 officiers, 8 sous-officiers, 9 engagés volontaires, 28 appelés du contingent, 34 personnels civils et 8 chiens de guerre.
Le groupement est rattaché au 1er régiment du Matériel de Couvron et le capitaine Christian Terrier sera le dernier commandant de ce dépôt.
Le 25 septembre 2001, le dernier camion chargé de munitions passe le portail et avec lui partent les dernières munitions.
Auparavant 252 plateaux auront été réalisés et répartis dans toutes les allées du dépôt, prêts à être enlevés par les différents régiments du Train. Plus de 4000 tonnes auront été évacuées en 2001, grâce au courage et à la détermination des personnels du groupement, toutes catégories confondues avec une mention toute particulière pour les derniers appelés du contingent. Ce travail aura été effectué dans des conditions difficiles, mais toujours dans la bonne humeur malgré les tracas engendrés par la fermeture toute proche.
Commencent alors les opérations de reversement des matériels et le démantèlement des installations qui prendront fin le 30 juin 2002. Le dépôt aura cessé d’exister et les derniers militaires de l’armée de terre auront quitté le Catésis.
Le site devant être restitué au ministère de l’agriculture, comme il était convenu dans la convention de 1954.
Ce sera donc à la Communauté de communes de Haute-Sambre et de Bois l’Évêque, en collaboration avec le ministère de l’agriculture, propriétaire des lieux, d’assurer l’avenir du site pour une reconversion à la hauteur de son passé….
CONCLUSION
Durant toutes ces années, ce site aura rempli toutes les missions qui lui étaient assignées en soutenant les unités et organismes régionaux. il aura toujours fait preuve de professionnalisme et de savoir faire dans un domaine qui demande une très grande rigueur…
De toute cette époque passée au cœur du Bois l’Évêque resteront en mémoire des souvenirs inoubliables et des liens qui s’étaient noués avec la population locale… Certains se seront d’ailleurs installés définitivement dans cette région au climat humide et froid mais si accueillante…
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Histoire des pétardiers